Vous allez faire des erreurs… Réjouissez-vous !
J’ai toujours fait de mon mieux, comme la très grande majorité des parents.
Ayant été maman très jeune, j’avais à peine 18 ans, et mes enfants ayant beaucoup d’écart d’âge, j’ai été maman avec toujours un jeune enfant durant 30 ans.
Je peux dire que mon fils ainé, Dimitri, et ma plus jeune fille, Théodora, n’ont pas eu tout à fait la même maman.
Théodora a profité de mon expérience acquise grâce à ses ainés et au temps qui a passé, comme l’eau de la rivière passant sur les galets pour les adoucir, les arrondir.
J’ai aimé tous les âges de mes enfants, mais je pense que l’âge que je préfère est l’adolescence. J’ai adoré accompagner ces quatre personnes si chères à mon cœur, dans ces années riches de découvertes, d’ouverture à la vie. Bien sûr, on peut dire ça de tous les âges de l’enfance, mais l’adolescence est cette période magique où l’on voit celui ou celle que l’on aime prendre son envol. Et c’est beau, tout simplement magnifique.
Il y a quelque années j’ai réalisé que je vivais cette étape pour la dernière fois et j’en ai été triste. Car cet envol est tellement beau.
Je mesure ma chance d’avoir pu vivre ces relations, ces expériences, ces moments magiques avec chacun de mes 4 enfants, sans avoir à me presser, en profitant pleinement de ces années, en les dégustant, en les savourant.
C’est vrai que j’ai fait le choix à 21 ans, alors que Dimitri et Alexis étaient tout jeunes, de travailler chez moi pour pouvoir être avec eux.
J’ai demandé au ciel un métier qui me plaise, que je puisse faire chez moi, j’ai demandé à ne pas avoir de patron, ni d’horaires.
Et c’est l’écriture qui est arrivée avec le dessin.
Oui, je mesure ma chance, presque chaque jour.
Je peux aller mon rythme, rapide ou plus doucement selon les jours, selon mon humeur.
Je peux passer ma journée à ne rien faire, ou pas grand chose, et ma nuit à écrire, comme maintenant.
J’ai fait le choix d’écouter mon rythme, d’écouter ma petite musique intérieure.
J’ai fait des choix de vie qui m’ont donné le temps.
J’ai pu ainsi déscolariser Athena quand elle avait 12 ans. Cela lui a permis à elle aussi de prendre son temps, d’écouter son rythme.
J’ai bien conscience que j’ai pu vivre ainsi car leur papa de son côté travaillait et assurait un salaire, pas énorme, mais suffisant pour que tout s’équilibre financièrement. Je sais ma chance.
Comme je le dis plus haut, j’ai eu le temps d’apprendre à être parent.
J’ai fait des erreurs, il est impossible de ne pas en faire.
J’ai tenté de ne pas les faire deux fois, surtout les plus grosses !
J’ai appris de mes enfants, comme tous les parents, qu’ils en soient conscients ou non.
Mes enfants m’ont grandi. Ils ont été une voie royale pour apprendre, comprendre, me remettre en question.
Mille fois merci à eux d’avoir croisé mon chemin.
Je rencontre au fil des salons que je fais depuis des années, des parents inquiets de bien faire. C’est tout à leur honneur de vouloir le mieux, de le chercher, d’étudier des techniques d’éducation, de communication, de prendre des cours d’empathie, de s’inquiéter des émotions de son enfant, de s’angoisser presque à l’idée de ne pas avoir été assez à l’écoute… Tout cela est plein de belles et bonnes intentions… mais… car pour moi, il y a un “mais” dans l’histoire…
Ne soyez pas un technicien, soyez un artiste.
L’artiste n’est pas la personne qui a la meilleure technique dans son domaine.
L’artiste est la personne qui a la capacité d’aller chercher au plus profond d’elle ce qui s’y trouve, de l’amener à la lumière et de faire entrer les autres dans son monde.
Pour être un bon parent, il n’est pas nécessaire d’apprendre toutes les techniques, de lire tous les livres, de faire des stages, des formations…
Vous serez sans doute un très bon technicien après tout ça, mais serez-vous un meilleur parent ?
Je n’en suis pas convaincue.
Votre enfant a-t-il besoin d’un expert en communication qui va appliquer une méthode, ou bien a-t-il besoin tout simplement d’un parent imparfait qui va pouvoir, à sa manière unique et non stéréotypée par une technique, l’écouter, le prendre dans ses bras, être techniquement incorrect, mais humainement formidable ?
Je ne dis pas qu’il ne faut pas vous intéresser à toutes ces techniques, mais ne leur donnez pas le pouvoir qu’elles n’ont pas.
Soyez créateur, soyez artiste ! Prenez ici et là dans les livres, les articles, les échanges, ce qui vous parle le plus et créez votre propre manière de faire. Un brin de ceci, une touche de cela, un zeste de cette idée, un nuage d’une autre idée. Allez chercher ce qui vous touche, ce qui parle à l’enfant que vous êtes, mélangez tout cela, puis mettez cette recette au service de votre relation avec votre enfant !
Comme toute les recettes, elle évoluera au grés des saisons, vous l’enrichirez de votre expérience.
Et ensuite, vous lirez les articles, les livres sur ces sujets d’éducation comme quelqu’un qui vient faire son marché d’idées. Vous déposerez dans votre panier uniquement les fruits qui vous mettent l’eau à la bouche, qui vous donnent envie, qui vous mettent en joie !
La vie n’est pas technique, ce n’est pas une machine.
La vie est aléatoire, elle est inattendue, surprenante.
Codifier sa manière d’être et de faire, rend la vie terne.
Alors créez, soyez l’artiste de votre relation à l’autre, à vous même, à votre enfant et n’ayez pas peur de vous tromper. On le sait, l’erreur est le meilleur moyen d’apprendre !
Vous allez faire des erreurs… Réjouissez-vous !
Oui, vous allez faire des erreurs.
Qui apprend sans en faire ?
Personne.
L’erreur fait partie du chemin. Voilà tout. Le nier, en avoir peur, vouloir à tout prix les éviter, rechercher une perfection inexistante, c’est se préparer à ne pas vouloir reconnaître ses erreurs, donc à ne pas pouvoir en tirer les leçons.
Si vous ne les voyez pas, vous les referez.
Donc, soyez sûr que vous allez faire des erreurs, et réjouissez-vous !
Car c’est comme ça que vous allez apprendre.
Prenez soin de dire à votre enfant, que vous vous êtes trompé de chemin, que comme lui, vous apprenez, et que ce n’est pas tous les jours faciles !
Il est bien sûr important de réparer les dégâts causés, de prononcer cette phrase magique “je suis désolé”, puis, “pardonne-moi”, et le “merci” magique suivi du formidable “je t’aime” et savoir se pardonner pour ensuite aller de l’avant en faisant de son mieux.